Garder une trace

C’est un Américain, un Français et un Allemand, qui sont dans un restaurant.

L’Allemand dit aux deux autres : « J’aime bien ce restaurant. J’aimerais bien pouvoir en garder une trace sur Google Maps. J’ai une cinquantaine de cartes enregistrées sur Google Maps, une par ville, où je note les bonnes adresses. Mais ça ne marche pas sur mon iPhone, donc je ne sais pas comment noter ça. » Puis il demande : « Comment vous faites, vous, pour vous souvenir des bons restaurants où vous avez été ? »

L’Américain répond : « Moi, je compte sur ma femme. Elle stocke toutes les cartes de visites des endroits où on va, et elle arrive toujours à les retrouver. L’autre jour, je lui demandais ce que c’était que ce restaurant où on avait mangé de très bons champignons, elle m’a sorti le nom. Je ne sais pas comment elle fait, mais ça marche. Et pour ceux où je vais seul, j’ai une excellente mémoire d’orientation. Je suis incapable de me souvenir du nom d’un restaurant, mais je saurais toujours comment y retourner, même dans une ville étrangère, même cinq ans après. »

Le Français répond : « Moi, je compte sur les forces et les faiblesses de ma mémoire. Si c’était si bon que ça, il en restera toujours un bout de souvenir. Le nom, l’endroit, les personnes avec qui j’y ai été, n’importe quel détail sera un point d’entrée suffisant pour retrouver le restaurant. Et si j’oublie complètement, je n’aurai pas de regrets, puisque je n’aurai gardé aucun souvenir de ce restaurant. »

[...]

Bon, c’est une histoire vraie, pas une blague inventée, donc je n’ai pas de chute marrante.

Quoique. Après avoir compris qu’il était un peu passé pour une caricature de l’organisation teutonne, l’Allemand rajoute : « Bon, mais quand je disais que j’ai une cinquantaine de cartes sur Google Maps, j’exagérais. J’en suis pas à ce point. J’en ai qu’une trentaine. »


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