Il faut lutter contre chaque lien

Le web n’y est pour rien. Mon addiction est toute entière en moi. Pas sur internet.

Vraiment ?

Oui.

Mais il faut reconnaître que certains aspects ne font que l’attiser. Tenez, un exemple. Le lien hypertexte.

Toute la littérature sur internet s’échine à expliquer que les liens constituent la base d’internet. Sans liens, internet perd tout son sens. C’est sûrement vrai. Mais sans la profusion de liens sur chaque page que l’on croise, il y aurait aussi sûrement moins d’accro, je crois. A chaque page, il faut lutter contre chaque lien. Lien qui propose toujours quelque chose de séduisant, une nouvelle occasion d’en savoir plus. Un lien, ce n’est rien, on le balaye d’un revers de main. Dix liens, c’est déjà plus dur. Parce qu’il y en a toujours un qui va paraître intéressant. Alors, cent liens, n’en parlons pas. On pourrait croire que la multiplicité des liens provoque la (paradoxale) paralysie du choix. Mais pas pour les liens. Parce qu’on n’est pas obligés de faire un choix, on peut cliquer sur plusieurs liens, en les ouvrant dans plusieurs fenêtres. Et parce que ça ne coûte rien de cliquer sur un lien. Ca ne coûte que du temps. Et si on passe son temps à naviguer sur internet, effectivement, ce temps ne vaut pas grand chose.


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