Etude de cas : mes résolutions 2014

C’est assez contre-intuitif, mais raconter un exemple personnel précis permet parfois d’être plus clair qu’en expliquant la théorie générale qui est derrière.

Pour complèter mes conseils sur la prise de résolution, voici donc ce que ça donne de mon côté, quand j’applique mes propres conseils. J’espère que ça sera à la fois encourageant (c’est possible) et démystifiant (c’est pas toujours simple).

Trois résolutions

Déjà, je commence mal : j’ai choisi trois résolutions. C’est une erreur, parce que ça dilue l’effort, et augmente les risques de n’en tenir aucune au final. Mais je n’ai pas réussi à choisir. Les excuses que je me suis trouvé (les trois résolutions vont joliment se compléter + j’ai un peu d’expérience en la matière + n’en choisir qu’une m’éloignerait de l’équilibre que je recherche en ce moment) sont très convaincantes, mais je sais ça reste des excuses.

Trois résolutions, donc. Trois habitudes à prendre, toutes quotidiennes, et toutes ne me demandant que 5 minutes chacune. Là, par contre, j’ai été rigoureux. Pas d’objectif long-terme flou, pas d’activité à faire de temps en temps, que du petit, du concret et du quotidien.

Résolution n°1 : tous les jours, pendant 5 minutes, écrire un bout du roman graphique sur lequel je travaille avec ma soeur.
Résolution n°2 : tous les jours, pendant 5 minutes, faire du sport.
Résolution n°3 : tous les jours, prendre contact avec un proche afin d’organiser une rencontre prochaine.

Les motivations derrière

Une résolution est toujours le reflet d’une motivation de changement. Plus on est clair sur ses motivations, plus c’est facile de trouver la résolution qui va bien. Dans mon cas, le constat que je faisais fin 2013 était le suivant.

Côté professionnel, j’ai la chance d’avoir un boulot qui me passionne. Pourtant, j’ai régulièrement l’impression qu’il ne me suffit pas, que j’ai besoin de trouver d’autres activités pour épancher certaines pensées. J’ai espoir de trouver, un jour, un moyen de rassembler mes différentes envies professionnelles sous une seule bannière. En entendant, je continue de les explorer séparémment. Celle qui souffre le plus est la partie la plus créative : autant mon poste officiel et ce site bénéficient d’une attention soutenue de ma part, autant le projet de roman graphique dans lequel j’ai embarqué ma soeur peine à avancer. Même si je suis parfois terrassé par la difficulté de la tâche, je reste persuadé que son accomplissement est important. Et comme l’année écoulée m’a prouvé que ma motivation seule n’était pas suffisante pour me pousser, c’était évident qu’il fallait lui apporter de l’aide.

Côté santé, rien d’incroyable. Juste deux convictions profondes : une absence d’activité sportive finit toujours par me pénaliser, et le moindre obstacle finit toujours par anéantir mes routines mises en place, même celles que je croyais durablement ancrées. J’ai donc besoin d’un ancrage plus solide.

Côté proche, là aussi, c’est banal. Assez aisément satisfait par la solitude, j’ai tendance à délaisser l’entretien des relations avec des gens auxquels je tiens pourtant beaucoup. J’ai même fini par avoir l’impression que je ne sais plus comment raviver ces relations.

(En expliquant mes motivations, et en repensant aux résolutions qui en ont découlées, je me rends compte qu’il y a un point commun entre les trois. Il s’agit à chaque fois d’atteindre un objectif long-terme en enrayant un comportement quotidien qui a tendance à m’emmener dans le sens inverse.)

Résultats après un mois

N’ayant pas attendu le jour de l’an pour mettre en oeuvre ces résolutions, je peux déjà partager les premiers résultats après trente-et-un jours.

Résolution n°1 (écriture) : tenue 24 fois en 31 jours
Résolution n°2 (sport) : tenue 28 fois en 31 jours
Résolution n°3 (proches) : tenue 31 fois en 31 jours

Comment est-ce que j’analyse ces résultats ? Tout d’abord, je suis épaté que les trois résolutions aient tenu bon. Au fond de moi, j’étais prêt à abandonner l’une d’entre elles au premier signe de faiblesse. Mais même celle qui m’a demandé le plus d’effort (l’écriture) a trouvé des moyens de survivre, parfois à bout de bras. Ensuite, j’ai appris pas mal de trucs au passage. En vrac : quand la résolution tient en une activité de 5 minutes, le plus dur est toujours… de s’y mettre ; lorsqu’une humeur passagère négative détruit mon envie d’écrire, utiliser cet humeur comme source d’inspiration pour mon histoire est une tactique efficace ; c’est fou comme on progresse vite en assouplissement lorsqu’on fait un exercice tous les jours ; la plupart des contacts avec mes proches entrainent des surprises en chaine diffciles à anticiper ; c’est dur de faire trente pompes ; les quelques lignes rédigées ne sont rien comparées à toute l’inspiration qui me vient entre ces moments d’écriture ; avoir un effort si petit à faire chaque jour permet de se confronter à des débats intérieurs complètement absurdes, qui forcent à clarifier ce qui est vraiment important de ce qui est de l’ordre de l’envie superficielle ; etc.

La suite

Je me laisse encore quelques jours pour décider de faire évoluer ces résolutions, ou de les laisser telles quelles. C’est l’écriture en particulier qui m’interroge. Dois-je réduire encore davantage l’ambition (1 minute par jour !), persister au même noveau, ou relâcher la pression ? A suivre…


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